La procédure de réorganisation judiciaire (PRJ)

Qu’est ce que c’est la faillite? 

La procédure de faillite a pour but de mettre le patrimoine du débiteur (entreprise en faillite) sous la gestion d’un curateur, chargé d’administrer le patrimoine de l’entreprise faillie, de le liquider (vendre) et de répartir le produit de la liquidation/vente entre les créanciers.

La tâche du curateur sera donc de valoriser au mieux les actifs de l’entreprise en faillite mais il  veillera également aux intérêts des créanciers.

Un curateur est désigné sous le contrôle actif du tribunal et du juge commissaire désigné. Un curateur vérifiera donc les comptes de l’entreprise, se déplacera au siège social, et pourra même citer le cas échéant l’administrateur en responsabilité si ce dernier s’est rendu coupable de fautes.

Le curateur doit faire rapport au Parquet des infractions qu’il aurait constatées. Le curateur peut aussi appliquer les mécanismes d’inopposabilité et les procédures de protection des actifs contenues dans le droit de l’insolvabilité dans l’intérêt des créanciers qu’il représente (Livre XX du Code de droit économique). 

Qui peut être déclaré en faillite? 

chronologie faillite

Depuis l’introduction du livre XX dans le Code de droit économique, le champs d’application du droit de la faillite a été entendu à toute entreprise, s’entendant comme étant :

(a) toute personne physique qui exerce une activité professionnelle à titre indépendant;
(b) toute personne morale;
(c) toute autre organisation sans personnalité juridique.

La faillite peut donc être déclarée tant pour une personne morale (société ou asbl : lire l’article sur les ASBL et les faillites et la faillite ) que pour une personne physique

Attention, toutes les personnes physiques ne peuvent pas être déclarées en faillite. Seules les personnes qui exercent une activité professionnelle à titre indépendant pourront être déclarées en faillite. 

Sous réserve de remplir certaines conditions, même l’administrateur d’une société peut être déclaré en faillite (lire l’article sur la faillite du gérant de société).  !! Attention, la Cour de Cassation vient de considérer, dans un arrêt du 18 mars 2022, qu’un administrateur de société n’était pas une entreprise et ne pouvait donc être déclaré en faillite. Il faut donc vérifier au cas par cas la situation de l’administrateur pour voir s’il peut être considéré comme une entreprise.!!

A quelles conditions ? 

L’entreprise qui a cessé ses paiements de manière persistante et dont le crédit se trouve ébranlé est en état de faillite.

Cela signifie que l’entreprise (personne physique ou personne morale) :

  • Ne doit plus être en mesure de payer ses dettes. Il ne s’agit d’un problème passager de trésorerie. 
  • N’a plus la confiance de ses créanciers/fournisseurs. En d’autres termes, les créanciers de l’entreprise ne souhaitent plus accorder des plans de paiements et exigent le paiement des sommes dues de manières immédiates. Cette condition est généralement remplie lorsque l’entreprise (personne physique ou personne morale) fait l’objet de saisies par voie d’Huissier de plusieurs créanciers.

Par ailleurs, celui qui n’exerce plus d’activité économique en tant que personne physique peut être déclaré en faillite si la cessation de ses paiements remonte à une époque où il exerçait encore cette activité. Il est vivement recommandé de ne pas laisser son entreprise sans activité car des sanctions pénales existent dans certaines 

situations où la société n’a pas fait aveu de faillite.

Une entreprise (personne physique ou personne morale) peut être déclarée en faillite: 

  • soit par citation d’un de ses créanciers,
  • soit à la requête du Ministère Public ou d’un tiers intéressé
  • soit par aveu (dépôt de bilan). Depuis le 1er mai 2018, l’aveu de faillite doit se faire par l’intermédiaire du site REGSOL.

Comment se déroule une faillite? 

Le curateur désigné par le Tribunal a pour mission de vendre l’ensemble des actifs de l’entreprise en faillite pour rembourser les créanciers de celle-ci.  Lorsqu’il prononce la faillite d’une entreprise, le Tribunal va désigner, en plus d’un curateur, un Juge-Commissaire, qui a pour mission de vérifier la correcte application de la procédure de faillite. Certaines actions du curateur nécessitent également une autorisation du Juge-Commissaire comme par exemple la vente d’un immeuble.

La descente de faillite est la première étape. Cette réunion permettra au curateur et au Juge-Commissaire de comprendre les raisons pour lesquels l’entreprise a été déclarée en faillite. Le failli ou l’administrateur de l’entreprise faillie fournira, lors de la descente, l’ensemble des informations utiles au curateur afin qu’il puisse exécuter ses missions. 

Par la suite, le curateur doit rendre plusieurs rapports dont le procès-verbal d’inventaire qui, comme son nom l’indique, répertorie l’ensemble des actifs de l’entreprise. Le curateur procédera également à la vérification des créances déclarées et réalisera, à cet effet, des procès-verbaux de vérifications des créances. Ces procès-verbaux permettront, au terme de la procédure de faillite, de répartir l’actif réalisé par le curateur en respectant les droits de chacun des créanciers, au regard des droits et privilèges visés notamment de la loi hypothécaire.

Lors de la clôture de la procédure, le curateur présente ses comptes au Tribunal, au Juge-Commissaire et aux créanciers. Ces comptes permettent de contrôler la correcte utilisation et répartition des montants obtenus par le curateur.

A défaut de contredit par un créancier, la procédure est clôturée et le Tribunal statue, le cas échéant, sur l’excusabilité ou l’effacement de dettes du failli personne physique (pour plus d’informations, consultez les articles sur l’effacement de dettes et sur l’excusabilité)

Quels sont les effets d’une faillite? 

Le failli, à compter du jour du jugement déclaratif de la faillite, est dessaisi de plein droit de l’administration de tous ses biens, y compris ceux qui peuvent lui échoir tant qu’il est en état de faillite en vertu d’une cause antérieure à l’ouverture de la procédure.

Cela signifie, dans le cas d’une société, qu’elle ne pourra plus poser aucun acte après sa déclaration de faillite.

Pour une personne physique, la situation est sensiblement différente dans la mesure où le failli a la possibilité de recommencer une nouvelle activité économique, salarié ou indépendante, dès le lendemain du jugement (sous réserve de difficultés administratives). 

 
Questions fréquentes

Sous réserve d’un secours alimentaire octroyé par le curateur, les sommes et revenus ayant une cause antérieure au jugement déclaratif de faillite tombent dans la masse gérée par le curateur. Pour les sommes ayant une cause postérieure, le failli conserve ses revenus.

 

Non. Le curateur ne peut saisir que les biens propres du failli et ses biens communs si c’est une personne physique.  Pour les biens communs, seule la quote-part revenant au failli sera perçu par le curateur.
Par conséquent, les biens propres du conjoint du failli ne pourront être vendus par le curateur.

S’il s’agit de la faillite d’une société, le curateur ne pourra vendre les biens qui appartiennent à la société. Le patrimoine (les biens) du(des) dirigeants de la société et les actionnaires de celles-ci, en principe, est protégé. Ce n’est qu’en cas d’action en responsabilité que le dirigeant d’entreprise pourrait être condamnée à un montant  à payer au curateur. Les actionnaires pourraient aussi être condamné à la libération du solde du capital souscrit.

Une demande d’effacement anticipée (avant la clôture de la faillite) peut être faite dans les 6 mois qui suivent le jugement de faillite.

Une fois que l’effacement est accordé, les dettes sont considérées comme effacées. Cette décision d’effacement est toutefois susceptible d’un recours dans les 3 mois qui suivent la publication au Moniteur Belge.

Passé ce délai, l’effacement est définitif.

Concernant le fichage à la Banque Nationale Belge (BNB), le prêteur doit supprimer immédiatement et au plus tard huit jours ouvrables après l’expiration du délai de recours(trois mois à compter de la publication).

Plus d’infos: https://www.nbb.be/fr/articles/effacement

Le failli n’est pas libéré de ses obligations fiscales. Il doit continuer à remplir sa déclaration dans les délais légaux. Le curateur n’a pas d’obligation à cet égard.

Ex.: faillite prononcée le 30 avril 2019. La déclaration fiscale pour les revenus 2018 doit être effectuée par le failli. L’impôt sur ces revenus, qui se matérialise par un avertissement extrait de rôle envoyé dans le courant 2020, doit être considéré comme une dette entrant dans le passif de la faillite car les revenus 2018 ont une cause antérieure à la faillite prononcée le 30 avril 2019.

 

La loi impose à la personne qui souhaite faire aveu de faillite de déposer la liste des ses créanciers.

Il arrive toutefois que le failli oublie certains créanciers. Dans ce cas, ces derniers devront se manifester auprès du curateur dans un délai d’un an qui suit le prononcé de la faillite pour faire valoir leur créance au passif de la faillite.

 

Si vous avez fait faillite comme entreprise personne physique, vous pouvez théoriquement recommencer à travailler comme indépendant le lendemain de la déclaration de faillite. Théoriquement car une série de démarche administratives doivent être menées pour « réactivé » votre statut. Néanmoins, la volonté du législateur est très clair puisqu’il veut favoriser le « fresh start » du failli.

Faites le test pour savoir si vous pouvez bénéficier de l'effacement de dettes

Je peux vous assister à tous les stades de la procédure et notamment:

  • pour le dépôt d’un aveu;
  • en cas de citation;
  • en cas de procédure en responsabilité (gérant ou administrateur);
  • requête en effacement de dettes (après le 1er mai 2018) et excusabilité (avant le 1er mai 2018);
  • pour procéder à la déclaration d’une créance.
 

Nos packs "faillite"

Nos packs « faillite » comprennent toujours un rendez-vous durant lequel une attention particulière sera portée à votre situation et aux conséquences d’une faillite sur votre situation personnelle et patrimoniale.

BASIC

300 € TVAC
  • 1 rendez-vous
  • Listes des documents à déposer
  • Consultation écrite et personnalisée sur votre situation
  • Rédaction de l'aveu + dépôt
  • Dépot requête en effacement
  • Assistance lors de la descente de faillite

STANDARD

500 € TVAC
  • 1 rendez-vous
  • Listes des documents à déposer
  • Consultation écrite et personnalisée sur votre situation
  • Rédaction de l'aveu + dépôt
  • Dépot requête en effacement
  • Assistance lors de la descente de faillite

ALL IN

850 € TVAC
  • 1 rendez-vous
  • Listes des documents à déposer
  • Consultation écrite et personnalisée sur votre situation
  • Rédaction de l'aveu + dépôt
  • Dépot requête en effacement
  • Assistance lors de la descente de faillite

Les prix ci-dessus ne prennent pas en compte les frais de déplacement en dehors de la Ville de Liège.